HERMINE NAUDIN
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Just analog photography
Son amour pour Marseille, sa ville natale, sur laquelle elle jette un regard tendre mais pas exempt de désarroi, l’a amené à se questionner sur l’errance des gens qu’elle y a croisés, sur le chemin à parcourir pour passer de l’enfance à l’âge adulte et sur son identité propre à ses origines arméniennes.
L’errance est un mot qui enlace bien Marseille pour quiconque a eu à y marcher et à s’y perdre. Pour l’exposition photographique W.E.R. Ulysses, je tente de vous conter et de vous dévoiler à travers mes clichés, ces personnages attachants et perdus de ce « western moderne » que j’ai croisés au hasard des rues de cette cité cinétique.
J’ai été touchée par ces personnes qui m’ont rappelé le conte de fée « Les aventures des trois princes de Serendip », qui raconte comment rejetés par leur père le roi, ces trois frères se retrouvèrent à parcourir le monde et à faire toute sorte de découvertes par accident et sagacité de choses auxquelles ils ne s’attendaient pas. J’ai été intéressée par ces figures errantes de fable qui ont transformé la rue en théâtre de leur nostalgie et réflexion. Car toutes ces silhouettes détachées, posées dans ce décor urbain nous renvoient à la question essentielle que pose l’errance et le voyage : « Qu’est-ce que je fais là ? » « Qu’est-ce que je suis ? »